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BTEX 2023 : Comment naviguer dans l’univers de nuages multiples

À quoi devrait ressembler un parcours évolutif en nuage hybride et quels sont les défis et les occasions à prendre en compte?

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Panel sur le nuage à la BTEX 2023

L’adoption massive du nuage public pour l’ensemble des opérations, notamment le stockage de données, les applications et l’infrastructure, a été pendant longtemps un dénouement informatique envisagé par de nombreuses entreprises et organisations.  

Les temps ont changé. Les critères organisationnels, les nouveaux modèles d’affaires et l’innovation technologique qui sont sans fin ont permis de réaliser qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’agir, et que c’est bien ainsi. Les nuages multiples hybrides, une combinaison de nuages sur place, publics et privés, reconnaît que les données et la capacité de traitement doivent résider à l’intérieur et à l’extérieur des locaux d’une organisation, en recourant peut-être même à plus d’un fournisseur de services ifonuagiques.  

Une table ronde à la récente exposition sur les technologies d’affaires de CDW à Toronto a permis aux professionnels de l’industrie de partager leurs points de vue sur le sujet « Naviguer dans le paysage de nuages multiples ». Les questions liées à ce à quoi pourrait ressembler un parcours évolutif dans le nuage hybride et à ce qui devrait être pris en compte ont été posées, et des réponses ont été obtenues. Les panélistes incluaient : Briar Main de Dell Technologies, Brit Hennig de Cisco Canada, Igor Samuk de HPE Canada, Neil Thompson de Microsoft Canada, Temitayo Sam-Adenekan de NetApp, et Stephen Akuffo de VMware.

« Je pense que ce que les clients, les entreprises et les organisations sont venus pour savoir si le centre de données (sur place, c’est que le centre de données (sur place) a encore de la pertinence », a déclaré KJ Burke, stratège principal en technologie infonuagique hybride de CDW Canada. « La périphérie serait encore pertinente. Le nuage public a évidemment de la pertinence. »

Alors, comment les organisations pourraient-elles aller de l’avant avec une stratégie de nuages multiples hybrides et quels sont les principaux problèmes à prendre en considération? Vous trouverez ci-dessous les réponses des panélistes aux questions posées par M. Burke de CDW.

Question : De quelle façon les organisations devraient-elles chercher à construire le modèle d’exploitation infonuagique dans le centre de données?

Selon la consultante en solutions consultatives de Dell Technologies, Briar Main, les clients de partout cherchent à comprendre les avantages que les éléments de base du nuage ont réellement apportés aux affaires et comment ces concepts peuvent être pris et remis dans les centres de données sur place dans une mesure concevable.

« Ce que nous avons appris en utilisant le nuage, c’est qu’il offre une capacité de faire avancer les choses simplement et rapidement – par exemple au niveau des conteneurs et de l’automatisation », a-t-elle déclaré. « Cela s’est avéré être un avantage. La question maintenant est de savoir comment le rétablir et offrir cette facilité d’utilisation sur place, mais de manière sécuritaire et contrôlable.

« De quelle façon prenons-nous les charges de travail pour les raccorder entre les instances infonuagiques sur place et publiques, en périphérie, etc.? » Mme Main ajoute ensuite, « Vous voulez assurer le développement de la flexibilité au sein de votre organisation. »

Elle a expliqué que la fiabilité du site est vitale lorsqu’elle cherche à déplacer des ressources de données sur place. Lorsque vous cherchez à créer une deuxième copie de vos données, vous voulez comprendre où elles se trouvent et comment elles sont reproduites. Vous voulez également réfléchir à la façon d’intégrer des éléments de protection des données et de déterminer quels types de données devraient résider à l’un ou l’autre endroit.

« Les données sont l’élément le plus crucial et la partie la plus importante pour bâtir une entreprise et continuer à aller de l’avant », a déclaré Mme Main. « Vous devez donc vous assurer d’avoir couvert tous les aspects. Je pense que la capacité de reproduction dans un nuage public ou la création d’une reproduction entre les nuages publics est vraiment l’endroit où nous allons voir les charges de travail évoluer à l’avenir. »

Question : Quels sont certains des facteurs qui poussent les organisations à réévaluer les dépenses en capital et les achats importants relatifs aux centres de données?

Selon le directeur de l’architecture de solution de HPE Canada, Igor Samuk, la flexibilité est l’une des considérations les plus importantes pour les investissements dans les centres de données, car elle a été complètement transformée et s’étend maintenant en périphérie, au cœur et dans le nuage.

« Nous devons y réfléchir », a-t-il déclaré, expliquant que les clients avec qui il travaille exigent de la flexibilité en matière de données et la possibilité de les déplacer. La flexibilité comprend également le retour des données, des systèmes et des applications sur place, au besoin. Une grande partie de l’adoption précoce du nuage a été motivée par le PDG, mais nous avons depuis appris que « les charges de travail ne s’appliquent pas toutes et il arrive qu’elles doivent revenir. Donc, des décisions doivent y être prises », a déclaré M. Samuk.

« La nature du centre de données change également de façon spectaculaire. Nous avons différents niveaux pour les aspects de disponibilité. Cela doit maintenant inclure également un modèle plus axé sur l’avant-garde. »

M. Burke a fait valoir que de nombreuses organisations mettent davantage l’accent sur les coûts par projet, ce qui signifie que les décideurs en matière d’investissement dans le nuage et les centres de données ne sont pas nécessairement des équipes d’exploitation des TI. Il peut s’agir d’équipes de projet, de développeurs et de dirigeants d’entreprise, a-t-il déclaré, ajoutant que l’investissement en TI n’est pas simplement « une enveloppe de ressources financières que les TI distribuent ».

M. Samuk est d’accord, ajoutant que les clients demandent également des modèles d’investissement en TI des services publics, comme les services gérés, où ils paient pour ce qui est utilisé ou nécessaire. Il a ajouté que les services gérés aideront également les organisations à combler les lacunes en matière de compétences et le manque de talents TI disponibles pour administrer et gérer les centres de données.

« Je vois nos clients déclarer : ‘Je vais embaucher pour là où je veux aller, pas nécessairement pour ce que j’ai’ », déclare-t-il.  « Donner aux clients cette flexibilité où (un fournisseur) peut dire : « Hé, nous allons construire ce modèle pour vous et vous pouvez y apporter des services au besoin », permet de résoudre en partie le problème de la surcharge de travail.

Question : Quels sont les défis auxquels les clients sont confrontés du point de vue du réseautage afin de passer du nuage d’abord et se concentrer davantage sur les nuages multiples hybrides, et ce, avec succès?

Brit Hennig, dont les responsabilités au sein de Cisco Canada comprennent le réseautage et les architectures en nuage, affirme qu’il y a trois perspectives à prendre en compte : améliorer la performance des applications, de l’exploitation et des coûts. Elle a décrit un scénario de microservices exécutés dans des conteneurs, et plutôt que tous exécutés sur le même serveur, ils peuvent fonctionner sur des serveurs adjacents ou ailleurs dans un centre de données.

« Certains utilisent peut-être des microservices dans le nuage public ou dans un centre de données privées, ce qui pose un défi quant à la performance de l’application », a-t-il déclaré. Une architecture traditionnelle utilise la commutation d’étiquettes multiprotocoles (MPLS) traditionnelle de réseau d’entreprise ainsi que l’Internet pour que les applications puissent fonctionner sur le nuage public ou dans un centre de données sur place.

« Elles pourraient fonctionner au périmètre. Vos utilisateurs peuvent être sur un campus, dans une succursale, à la maison ou au Starbucks local », a déclaré Mme Hennig. « C’est une connectivité de plusieurs-à-plusieurs qui vous inquiète. Vous pouvez introduire des solutions SD-WAN (réseau étendu défini par logiciel) qui peuvent connecter votre succursale, votre campus et même vos utilisateurs finaux, puis vous connecter au nuage public, à votre centre de données privé et potentiellement aux applications SaaS. Cela vous permet de tout gérer à partir d’un tableau de bord commun disposant d’une politique de sécurité commune et vous aide à relever vos défis opérationnels. »

Elle a ajouté que des solutions SD-WAN plus matures peuvent être connectées à des fournisseurs de moyenne distance (les connexions entre les réseaux des fournisseurs de services et les réseaux locaux) qui regrouperaient le trafic. Les entreprises de taille moyenne peuvent ensuite se connecter aux réseaux de ces fournisseurs grâce à leur solution SD-WAN et profiter d’un service Internet rentable. Cependant, pour des raisons de conformité, de sécurité ou de performance, il peut être nécessaire de conserver un réseau MPLS en dessous, et dans ce cas, une direction de l’application vers ce réseau MPLS serait nécessaire, a expliqué Mme Hennig.

En ce qui concerne les réseaux d’un centre de données, Mme Hennig a déclaré que le défi ici est souvent de gérer un environnement multifournisseur, ce qui peut entraîner des silos opérationnels.

« C’est ce que nous constatons avec de nombreux clients – (une division) des équipes infonuagiques et d’anciennes équipes. Ce n’est pas nécessairement le cas. Il existe des solutions...qui vous permettent de mettre en œuvre une politique de sécurité... qui peut être étendue au-dessus du réseau infonuagique », a-t-elle déclaré. Cela crée ce que Mme Hennig a décrit comme « un terrain de jeu commun » dans ces réseaux.

« Ils apprennent à connaître un réseau... et intègrent des outils de gestion de la performance applicative dans un ensemble d’outils réseau. Cela leur permet évidemment d’économiser et de déplacer les applications plus facilement. »

Question : Quelles sont certaines des approches que les clients doivent envisager pour aller de l’avant dans ce réseau de nuages multiples?

Mme Hennig a également répondu à cette question, suggérant que stratégiquement, les organisations doivent se montrer prudentes à propos de la construction de silos. Assumez que vous mettrez en œuvre un modèle d’exploitation infonuagique à l’échelle du nuage public et de votre infrastructure privée, dit-elle en ajoutant que vous moderniserez ainsi votre infrastructure privée et, en fin de compte, votre façon de faire des affaires.

« Nous avons connu des progrès majeurs dans les architectures infonuagiques, du matériel jusqu’à gestion des activités quotidiennes », a déclaré Mme Hennig. « Les clients peuvent en profiter dès aujourd’hui. »

À un niveau plus tactique, Mme Hennig a déclaré qu’il y avait une « sorte de religion » autour du déplacement des applications vers le nuage. Cependant, avant de le faire, il est essentiel de connaître vos applications et de savoir si leur déplacement est logique et s’il s’agit de la bonne décision.

« Il existe d’excellents ensembles d’outils qui vous permettent de savoir quelles ressources vos applications consomment, où se trouvent vos utilisateurs et comment ils consomment ces applications », a-t-elle déclaré. « Cela vous permettra de prendre des décisions intelligentes sur les applications qui doivent être déplacées, les applications qui doivent être modernisées et rendues natives du nuage, et les applications... à stocker sur un serveur mis à niveau. »

Question : L’abstraction continue à être importante et lorsque vous regardez l’abstraction et l’innovation qu’elle fait progresser dans les nuages multiples hybrides; qu’est-ce que c’est et de quelle façon votre entreprise l’aborde-t-elle?

Stephen Akuffo, architecte de solutions pour partenaires chez VMware, a déclaré que son entreprise cible l’innovation en matière de stockage et de réseautage sur la couche de service de l’interface de programmation d’applications (API), car une couche de service commune que tout le monde comprend et sur laquelle on peut travailler est nécessaire.

Les abstractions qui comptent sont celles qui éliminent les processus d’affaires et qui en font des problèmes technologiques », a-t-il déclaré. Décider s’il faut placer des charges de travail sur l’informatique virtuelle privée, sur un nuage public ou tout autre élément entre les deux aujourd’hui n’est pas seulement un problème de décision technologique, a-t-il ajouté, expliquant qu’il devrait également tenir compte du fait qu’une organisation possède les compétences, les aptitudes et les capacités TI appropriées.

« (Une entreprise pourrait dire) « Nous avons les compétences nécessaires pour gérer cette charge de travail particulière à l’interne, alors c’est ce que nous allons faire. Et pour cette autre charge de travail, celle que nous ne savons pas comment bien faire à l’interne, nous obtiendrons certains services gérés et certaines applications SaaS », a-t-il déclaré. « Ce sont les couches d’abstraction vers lesquelles VMware travaille. »

« Comment accélérons-nous la transformation de nuages multiples? Ce n’est pas en se concentrant uniquement sur ce qu’est une machine virtuelle et ce qu’est un conteneur, mais (en tenant compte également) du bon endroit pour faire le bon travail », a ajouté M. Akuffo. « Le logiciel VMware a été, comme notre directeur des technologies aime le dire, « parfait pour la fabrication d’éléments qui fonctionnent bien ensemble à partir d’éléments qui normalement ne le font pas. » Et c’est l’abstraction sur laquelle nous nous sommes concentrés. »

Question : Quelle est l’évolution pour les organisations qui se tournent vers les services d’Infrastructure à la demande, de Plateforme à la demande, de Logiciel à la demande, et comment cela a-t-il changé au cours de la dernière année ou des deux dernières années?

Neil Thompson, directeur des ventes partenaires pour Microsoft Canada, a déclaré que, selon lui, on compte trois principaux pièges où de nombreux clients risquent de tomber lorsqu’ils envisagent l’adoption des services à la demande. Celles-ci comprennent :

Choix non éclairés

M. Thompson affirme que de nombreux clients lui ont décrit ce qu’ils pensent être le nuage, mais leurs définitions sont souvent désuètes et peuvent ne pas s’appliquer à leur industrie en particulier. Vous devez avoir « une image réelle de ce qui se trouve dans le nuage, pas une caricature ni une image périmée » a déclaré M. Thompson. Sans une compréhension claire, la discussion peut partir dans tous les sens. « Alors, il suffit de s’aligner sur des faits – des faits éprouvés par des objectifs, démontrables, pas seulement du matériel de marketing. »

Considérations d’investissement désuètes

Selon M. Thompson, il existe une ancienne façon de penser à propos des modèles d’investissement, par exemple le rendement du capital investi (RCI) et la valeur actualisée nette (VAN) qui ne s’appliquent pas à bon nombre des scénarios de proposition de valeur du service à la demande d’aujourd’hui et qui « ressemblent souvent à un dialogue avec un directeur financier des années 70 ». Le service à la demande diffère de plusieurs façons des modèles d’approvisionnement technologique interne traditionnels de construction, de propriété et d’exploitation. De nombreuses considérations et valeurs autour d’un service à la demande ne faisaient pas partie des modèles traditionnels de RCI et ne correspondent pas aux anciennes définitions et façons de penser. 

Portée limitée

Parfois, lorsqu’elles cherchent à acheter sous forme d’offre de service à la demande, les organisations peuvent envisager une perspective trop petite. Plutôt que d’examiner une image complète ou un ensemble de défis, elles peuvent se concentrer sur un élément ou un besoin immédiat et choisir une solution partielle. Il peut s’agir d’une décision fondée sur un budget limité ou de la conviction que relever un défi évident résoudra tout le reste. Mais une facette particulière ne peut aborder ou représenter qu’un problème ou une considération extrêmement faible, a déclaré M. Thompson.

Conclusions

Mme Hennig a observé que les clients qui, selon elle, sont « vraiment gagnants » sont ceux qui intègrent leurs opérations TI et utilisent le meilleur de l’informatique virtuelle privée ou de leurs infrastructures sur place et du nuage public. Ils travaillent harmonieusement grâce à l’ajout et à l’extension de la capacité de l’infrastructure à l’endroit et au moment où elle est nécessaire tout en obtenant les bénéfices opérationnels et budgétaires, ainsi que la performance sur les deux plateformes pour les applications critiques, a-t-elle déclaré.

« Je tiens donc à renforcer cette pratique exemplaire qui consiste à faire en sorte que tout cela fonctionne ensemble, à moderniser toute votre organisation et à suivre ce cheminement », a déclaré Mme Hennig.

Mme Main a ajouté que, au moment où les organisations cherchent à mettre en œuvre des modèles d’exploitation sur les nuages multiples hybrides, il est essentiel de toujours penser à la flexibilité et à la capacité de changer aux points d’inflexion.

« Donnez-vous toujours un moyen de changer de cap à mesure que les TI changent », a-t-elle déclaré. « Ce sera le principal facteur de différenciation de votre parcours infonuagique. S’assurer que, peu importe où vous mènent vos activités, sans égard à la direction indiquée par la technologie et vos employés, le parcours vers l’avenir reste flexible. »