Voici pourquoi Microsoft mise gros sur ChatGPT et l’IA

Microsoft effectue actuellement des aperçus (décrits généralement comme tests bêta) de ChatGPT sur le service Azure OpenAI, par des développeurs d’applications qui cherchent à intégrer des expériences personnalisées alimentées par l’IA directement dans leurs applications. Cependant, dans un esprit d’éthique et d’utilisation correcte, Microsoft limite l’accès uniquement à ceux qui acceptent un processus de sélection pour le prévisualiser, et leur demande de remplir un questionnaire qui décrit leurs projets et utilisations prévus.

« Nous voulons que les gens l’utilisent et l’essaient », dit Wakeam. « Le seul garde-corps que nous avons est que nous voulons que cela soit fait de manière appropriée et éthique. Nous voulons que les gens soient créatifs et novateurs dans l’utilisation de ce type de technologie. Mais nous voulons aussi qu’ils le fassent de manière responsable. »

L’aperçu n’est actuellement disponible que dans certaines régions géographiques où Microsoft a des centres de données qui ont déployé le service OpenAI d’Azure.

« Comme vous pouvez l’imaginer, il faut beaucoup de temps et d’efforts d’ingénierie pour déployer ces types de services à l’échelle mondiale », ajoute Wakeam. « Une partie du processus lié au service d’aperçu que nous avons pour n’importe quel Azure est le processus de mise en place de points de contrôle pour limiter l’accès pendant la période d’aperçu, alors que nous construisons l’infrastructure, effectuons des déploiements mondiaux et localisons pour les langues et les régions. Toutes ces choses prennent un peu de temps, alors cela fait partie du processus d’aperçu que nous traversons. »

La spéculation de certains observateurs du marché est qu’en intégrant ChatGPT au service OpenAI d’Azure, Microsoft aide à marchandiser et à légitimer davantage cette technologie. Wakeam dit que l’entreprise soutient ChatGPT, tant en termes d’investissements commerciaux dans la technologie d’IA que par le biais d’un partenariat de longue date avec le fabricant de ChatGPT, OpenAI.

Azure consiste à créer un environnement d’informatique virtuelle sur lequel les organisations peuvent exécuter leurs solutions, à la fois celles qu’elles créent que celles qu’elles consomment auprès de fournisseurs de logiciels indépendants. L’intégration d’API ouvertes dans la couche de services cognitifs d’Azure est une solution naturelle, dit Wakeam, et une autre étape importante dans l’évolution des technologies d’IA que Microsoft s’efforce d’apporter sur le marché commercial depuis de nombreuses décennies.

« Microsoft fournit le bon type de gouvernance et de contrôles autour de ces API », dit-il. « En faisant partie de la plateforme Azure, cela nous permet de conserver les données des clients avec leur abonnement. Nous ne prenons pas les ensembles de données personnalisés pour ensuite les mélanger avec les conversations et les séances GPT de tous les autres clients. Les données sont limitées aux abonnements Azure d’un client particulier et aux requêtes qu’il effectue contre le service ChatGPT. »

L’infrastructure préexistante d’Azure fournit l’authentification, la sécurité, la gouvernance et la séparation des données.

« Nous le faisons depuis longtemps sur la plateforme Azure. C’est naturel pour nous de prolonger cela avec ChatGPT », dit Wakeam. 

« C’est donc une très bonne façon pour les organisations d’appliquer ces personnalisations, de les intégrer à leurs applications et d’avoir les bons contrôles d’accès pour régir de manière appropriée leurs applications et leurs données. »

Les algorithmes d’IA eux-mêmes doivent être renseignés en étant alimentés avec des données de formation. Les algorithmes d’IA préformés permettent à des tiers de les consommer directement ou d’appliquer leurs aspects uniques d’entreprise pour les affiner ou les modifier pour obtenir des résultats personnalisés.

« Beaucoup d’organisations recherchent des modèles préformés, et elles voudront peut-être leur ajouter des personnalisations », dit Wakeam. « Ils sont à la recherche d’un fournisseur de services comme Microsoft pour leur fournir des technologies qui ont déjà une base d’information (de formation IA), qu’il s’agisse de la reconnaissance vocale ou manuscrite, des images, ou encore d’analyses plus avancées sur différents types de sources de données. »

Considérez une IA qui effectue la conversion du langage ou le raisonnement par le biais d’un arbre décisionnel. La formation de l’IA aurait été effectuée pour les types de modèles visuels, vocaux et décisionnels. Lorsque vous cherchez à intégrer des technologies d’IA dans des applications ou des solutions, vous commencez par une base de modèles préformés.

Dans certains cas, vous cherchez à affiner ces modèles ou à ajouter des ensembles de données personnalisés, et à « mettre au point » les résultats pour obtenir ce qui est important pour vous.  Wakeam cite l’exemple d’une organisation qui aurait un catalogue de produits qu’elle veut alimenter dans un algorithme d’IA en tant que données personnalisées, de sorte que si une demande est faite par l’intermédiaire d’une application vocale pour un produit ou un terme spécifique, l’algorithme d’IA connaît et reconnaît ce terme à partir du lexique de ce produit.

« Les organisations qui construisent leurs propres applications et qui cherchent à s’intégrer à d’autres applications déployées sur Azure utiliseraient les services API d’Azure Open AI pour ce faire », explique Wakeam.

« Vous devez avoir une application que vous voulez brancher à l’un de ces services API », dit-il. « Cette application pourrait être très simple, comme une page Web ou une application mobile. Ou il pourrait s’agir d’une gamme de solutions personnalisées pour entreprises que votre organisation a créée. Il existe un très large spectre de personnes qui utiliseraient ces services API. »

Microsoft prend également en charge la création de solutions à faible code ou sans code grâce à son service Power Platform, qui permet de créer des pages Web, et des applications mobiles et de bureau sans avoir besoin de grandes compétences en développement et en codage.

« Ils peuvent également se connecter aux API du service OpenAI d’Azure. Donc, si vous voulez facilement ajouter une invite de « clavardage » dans votre application, vous pouvez le faire avec très peu ou pas de codage et publier cela par l’intermédiaire de la plateforme Power Apps. »

Wakeam dit que Microsoft continuera d’investir dans l’IA, et que sa stratégie IA « n’en est qu’à ses débuts lorsqu’il s’agit de mettre la technologie entre les mains des développeurs d’applications ».

« Il y a beaucoup plus à venir dans un court laps de temps », dit-il. « La prochaine vague sera de prendre la sortie des réponses ChatGPT et que certaines de ses actions soient automatisées dans des tâches réelles. À titre d’exemple simple, si je travaille sur un nouveau gazouillis de produit, les systèmes d’IA peuvent maintenant vous demander si vous souhaitez que votre message soit affiché directement sur votre compte Twitter, avec votre permission, bien sûr. Lorsque Microsoft lance les capacités Copilot dans la suite Office, vous commencerez vraiment à voir comment la sortie de l’IA générative peut être automatisée. Non seulement il recommandera du texte, mais il peut en fait créer des diapositives PowerPoint, des mises en page incroyables, envoyer des courriels et partager le fichier avec vos collègues, réserver des réunions, résumer des réunions, et bien plus encore. Il s’agira d’une véritable assistance virtuelle qui vous aidera à améliorer considérablement votre productivité.

« Je pense que c’est là que ça devient vraiment très intéressant. »