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Qu’est-ce qui motive la transformation numérique aujourd’hui?

Dans cette discussion de groupe de l’événement BTEX 2022, des experts de l’industrie discutent des dernières nouveautés en matière d’intelligence artificielle, de réalité virtuelle/augmentée et de l’Internet des Objets.

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4 personnes participent à un appel vidéo sur les technologies transformatrices à venir

« Parfois, les projets sont réalisés pour le bien de l’innovation, mais ceux qui mènent une véritable transformation sont en fait fondés sur les besoins de l’organisation », explique Sean Graglia, responsable de la réalité mixte pour Microsoft Canada, qui s’exprime à titre de membre d’un panel à l’Exposition sur les technologies d’affaires 2022 de CDW. « L’un d’eux est la durabilité. C’est ce qui encourage à saisir des données collectives et à être en mesure de les traiter pour gérer les ressources ou effectuer une maintenance préventive. »

Sean Graglia note également un manque de ressources expertes dans ce domaine. « Il n’y a pas assez d’experts. Nous ne voulons pas être dans une situation où nous devons les transporter ou imposer des cours de formation coûteux. Ainsi, pour réduire le coût du temps, des déplacements et assurer une formation aussi rapide que possible, en profitant d’une meilleure rétention, nous constatons que les organisations gravitent vers les types de technologies que nous recherchons. »

Jason Chung-Tung, chef des ventes de l’IdO pour les voies d’accès au marché au Canada chez Cisco, affirme qu’il y a cinq facteurs qui motivent la transformation numérique aujourd’hui :

  1.  Augmentation des revenus
  2.  Rendement
  3.  Expérience utilisateur / expérience des employés
  4.  Nouvelles sources de revenus provenant de la capacité excédentaire
  5.  Durabilité

Comment l’intelligence artificielle (IA) contribue-t-elle à la transformation des entreprises?

« Du point de vue de l’IA, l’un des impacts les plus importants est l’efficacité opérationnelle », explique Cyrill Hug, responsable de l’intelligence artificielle pour l’Amérique du Nord chez HPE. « Examinons par exemple un système hospitalier qui affecte actuellement des infirmières dans les couloirs pour surveiller les patients et prévenir les chutes. Cette ressource pourrait être mieux utilisée dans le système hospitalier si les infirmières servaient les patients au lieu de les surveiller uniquement. »

« C’est là que nous pouvons appliquer la vision informatique pour mieux exploiter ces ressources. En outre, il ne s’agit pas seulement de ressources humaines. En effet, il s’agit souvent de temps, d’argent, de capital humain qui peut être mieux utilisé dans ces organisations par l’automatisation et l’orchestration de certains flux de travail et charges de travail à l’aide de l’IA et de l’apprentissage automatique ou de l’apprentissage approfondi », dit Cyrill Hug.

Qu’est-ce que le métavers?

« De nos jours, nous entendons beaucoup parler du métavers », explique Sean Graglia chez Microsoft. « Vous pouvez le considérer comme un terme générique couvrant un ensemble de technologies qui permettent des représentations numériques persistantes et des aspects connectés du monde réel et du monde numérique. »

« Lorsque nous pensons aux composantes du métavers, nous devons recueillir les données via les capteurs de l’Internet des Objets (IdO) pour pouvoir les représenter. Pour être en mesure de traiter et de visualiser le métavers, nous avons besoin de l’IA et d’une capacité d’analyse pour interpréter les données et trouver de l’aide pour les consommateurs à l’autre extrémité, afin de voir ce qu’ils doivent faire ensuite. En fin de compte, nous avons besoin d’appareils qui nous aideront à visualiser les données avec lesquelles nous travaillons et à collaborer avec les autres en 3D. Cela implique toutes ces technologies collectivement, au lieu d’une seule technologie qui se démarquera », explique M. Graglia.

« Un certain niveau de maturité doit être atteint par les organisations pour créer la valeur avec ces technologies », explique KJ Burke, stratège technologique principal en matière de nuage hybride, CDW Canada. « La somme des composants est supérieure à chaque composant pris individuellement. »

Comment les technologies de l’Internet des Objets (IdO) aident-elles les organisations à créer de la valeur?

« L’un des piliers clés de l’IdO pour Cisco a été l’informatique en périphérie de réseau », explique Jason Chung-Tung. « Si nous sommes en mesure de tirer parti des options qui accompagnent l’informatique en périphérie de réseau, sur n’importe quelle plateforme, cela vous donne vraiment la possibilité de piloter cette fonctionnalité en nuage. Toute l’intelligence détenue de manière plus compacte dans une plateforme de périphérie plus proche de l’emplacement des capteurs. En outre, l’une des choses que nous faisons avec Microsoft est de combiner les avantages des deux organisations concernant la stimulation des capacités que vous auriez eues autrement dans le nuage plus près de la périphérie. »

Il y a également l’industrie 4.0, qui traite de la maintenance prédictive et préventive de l’équipement industriel. « En tirant parti des données provenant de la machinerie, qu’il s’agisse d’une vibration, d’un flux vidéo ou de capteurs de température, nous pouvons prédire, grâce à l’intelligence artificielle, le moment où cet équipement tombera en panne », affirme M. Chung-Tung. « Nous savons tous qu’une minute de temps d’indisponibilité dans un environnement de fabrication vaut $10,000 USD en moyenne, et dans certains cas la somme est beaucoup plus élevée. Si vous êtes en mesure de prédire le moment où une machine tombera en panne, vous pouvez éviter de subir cette perte. »

3 cas d’utilisation novatrice de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle (et un pour l’IA)

Selon Sean Graglia de Microsoft, un important fabricant automobile a déployé la réalité mixte pour tous ses concessionnaires, de sorte qu’ils n’aient pas à faire venir des experts de tout le pays ou du monde entier, économisant ainsi une somme pouvant atteindre $7,000 à chaque fois. De plus, un fabricant international de whisky a réduit les temps de formation de pratiquement 70 % grâce à la réalité mixte pour accélérer l’apprentissage.

Même les fabricants du mondialement renommé Canadarm utilisent la réalité mixte pour former les astronautes et les contrôleurs au sol sur la façon de le déplacer. Ils visualisent également les données pour comprendre les missions spatiales de la Station spatiale internationale (SSI). « Du mécanicien au sol, qui a simplement besoin de soutien, à l’astronaute flottant dans l’espace, nous observons ce type de valeur grâce à la réalité mixte », déclare M. Graglia.

« HPE coopère activement avec les agences d’espace », ajoute Cyrill Hug. « Nous avons ce que nous appelons l’ordinateur spatial qui est maintenant en ligne dans la SSI. Nous effectuons des expériences dans l’espace en fonction des données que nous recueillons dans la SSI. L’une d’entre elle consiste à prédire quand certains déchets qui flottent dans l’espace peuvent potentiellement frapper la SSI, alors que de plus en plus de satellites hors service flottent encore dans l’espace. L’exécution de cette charge de travail exigeante en calcul dans un endroit éloigné (vous ne pouvez pas aller plus loin que l’espace extra atmosphérique) est un cas d’utilisation très intéressant sur lequel nous travaillons avec nos clients. »

4 obstacles courants à l’adoption de la transformation numérique

« Le premier problème concerne la confidentialité », explique M. Hug. « Peu importe ce que vous voulez construire en termes de cas d’utilisation, vous devez prendre en charge les données et vous devez savoir dans quel format ces données se trouvent, où elles sont stockées, comment les charger et créer un ensemble de données qui est réellement utile pour la formation, la modélisation et les prévisions. C’est là que de nombreuses organisations éprouvent des difficultés, à savoir atteindre les objectifs établis. »

« Les systèmes doivent rechercher les données dans toute l’organisation et beaucoup de systèmes patrimoniaux sont en place, surtout au sein des organisations qui existent depuis plus de cinq ans. Comment pouvons-nous créer un marché centralisé de données et distribuer ce consommable dans toute l’organisation, que ce soit sur site, dans le nuage ou même en périphérie? » demande M. Hug.

En ce qui concerne l’IdO, la principale préoccupation des clients est la cybersécurité, explique Jason Chung-Tung de Cisco. « Le facteur déterminant est l’obtention des données. Ceci dit, pour accéder aux données, vous devez connecter le tout. Pour que les systèmes soient connectés, ils doivent être exposés. La préoccupation en matière de cybersécurité est omniprésente. Il est difficile de l’alléger car vous ne voulez pas vous retrouver dans les manchettes du journal » après une violation de données.

Une main-d’œuvre vieillissante pourrait également être un obstacle à surmonter. « Ces gens exploitent nos réseaux électriques, nos mines et nos systèmes de transport, et la nouvelle génération qui arrive sur le marché n’est pas intéressée par ces emplois », explique Chung-Tung. « Toute cette expérience, ces compétences et ces connaissances que les personnes plus âgées possèdent pour la production de nos opérations disparaissent. L’industrie s’inquiéte beaucoup du fait que ces individus ne seront jamais remplacés. L’IA, l’apprentissage automatique et la réalité augmentée vont changer ces capacités. Je pense que, pour comprendre cela, l’industrie doit arriver à un certain niveau de maturité. »

Selon M. Chung-Tung, 60 % des projets de transformation numérique échouent en 12 mois. « La raison : les organisations les transforment en projets scientifiques. Elles apprennent progressivement. Il s’agit de construire l’avion en plein vol, ce qui n’est pas nécessairement la bonne optique. Cette méthode est bonne dans la recherche et le développement, ou en science, mais lorsqu’il s’agit de fournir un résultat commercial dans un délai de six à neuf mois, vous devez adopter des pratiques exemplaires et des conceptions validées, des éléments qui ont été éprouvés et bien documentés, plutôt que d’essayer de comprendre au fur et à mesure de vos progrès. »